Le spectacle n’est plus nouveau pour les habitants de Soubré. Le ballet des gros camions, transportant du sable, fait désormais partie du quotidien. A Kpéhiri, petit village à quelques mètres des travaux, les habitudes ont changé. Le décor aussi.
Plusieurs chemins mènent au barrage en construction. Le plus rapide est un raccourci qui traverse Kpéhiri et une vaste plantation de cacao. Demandez un guide au risque de vous perdre.
Après quelques minutes de marche, un tronc d’arbre fait office de pont pour les passagers. De là, on peut apercevoir des dizaines de camions bennes à travers les routes sableuses. De part et d’autre de la voie, d’énormes cailloux sont éparpillés. « C’est dû à l’explosion des roches » indique un ouvrier, avant de reprendre son travail. Ils n’ont pas le droit de nous parler.
Une longue grue bleue se dresse au milieu du chantier. A certains endroits, de rares arbres sont encore là. Des marécages aussi.
Désormais, les habitants du village vont devoir faire avec. Changer d’itinéraire pour se rendre au champ. Cohabiter avec les klaxons des gros camions. Quitter les champs « avant 17 heures ». L’heure à laquelle les rochers sont dynamités.
Texte & Photos : Israël Yoroba
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